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19/04/2024
Le synopsis, découvert par hasard, était intrigant et semblait donner encore davantage de poids à l'expression selon laquelle "la réalité dépasse toujours la fiction". Nous ne sommes pas dans un film de M. Night Shyamalan (coucou "Split") mais bien dans la vie d'un gars qui aura baladé un nombre incalculable de femmes en même temps, ce qui rend la "performance" assez hallucinante.
Le procédé utilisé rappel celui de l'excellent "Les filles d'Olfa" avec des actrices qui jouent le rôle de certaines femmes qui ont témoigné mais n'ont pas voulu apparaître à l'écran tandis que d'autres victimes répondent aux questions que se pose la réalisatrice, face caméra sans sourciller.
Si la question initiale qui a motivé la réalisatrice est énoncée clairement ("j'ai toujours eu des hommes dans ma vie qui m'ont baladé et enfumé, est-ce que j'ai un profil particulier qui justifie cela ?"), la suite du film, fruit d'une enquête de plus de 7 ans et suite d'une émission radio puis d'un livre ne m'a pas entièrement convaincu.
La manière de dérouler l'histoire comme la manière de filmer donnent l'impression de voir une "chasse à l'homme" dont le but n'est pas clair. Confondre le bonhomme ? Prévenir les femmes qui, à travers le monde, pourraient tomber sous son charme et participer à ce qui ressemble à une pyramide de Ponzi sentimentale et pécuniaire ? Essayer de comprendre comment la mécanique à pu durer aussi longtemps et duper des femmes aux caractères et aux désirs si différents ? Il y a un peu de tout cela mais, à l'image de la scène finale, cette course tourne souvent à vide.
L'ampleur du phénomène est impressionnante et arriver à mentir avec autant de réussite à tant de monde ne doit pas être donné à tout le monde. Il aurait été intéressant d'avoir des avis "extérieurs", que ce soit sur le plan juridique, moral ou psychiatrique mais on me répondra que c'est un documentaire et que le personnage principal est bien présent ou cité dans tous les plans. Il n'empêche, la redondance des interviews n'est pas parvenue à me faire sentir comment le stratagème a tenu (et tient encore) depuis si longtemps. "L'envie d'y croire" dira l'une des femmes... mais à ce point ? Bref, le film m'a paru incomplet et la basse "vengeance" (pas bien méchante) de la fin pas vraiment appropriée à la taille de l'histoire.
L'homme aux 1000 visages rendait sûrement mieux en livre... quand je me dis ça lorsque les lumières se rallument c'est qu'il a manqué quelque chose au film pour me convaincre. J'ai du mal à mettre le doigt complètement sur ce qui m'a gêné mais, pour avoir vu juste après le très bon "Madame Hofmann", j'ai trouvé l'écart entre les deux encore plus saisissant (au détriment du documentaire de Sonia KRONLUND).
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